En 1920, le Roussillon et le piémont pyrénéen faisaient du département le premier producteur d'huile d'olive de France, avec les plus importantes surfaces consacrées à l'olivier de l'hexagone.
Le département est aujourd'hui le dernier territoire producteur d'huile d'olive de tout le pourtour méditerranéen.
L'avancée de la vigne, et des arboricultures fruitières avaient mordu sur l'olivier, avant que les gels de 1956 ne les achèvent. En Roussillon, un seul "moulin" à huile avait subsisté de 1942 à 1956 : à Millas.
Remis en marche en 1976 de manière quasi-confidentielle, ne pressant que des récoltes d'amateurs éclairés, la coopérative de la petite ville est l'un des pôles d'ancrage de cette volonté des Catalans francophones de se réapproprier leurs oliviers.
"Jamais nous ne pourrons lutter avec les prix des cultures espagnoles rationalisées d'espèces productives comme l'arbequine", explique Géraud Boissonnade, le directeur d'une coopérative qui presse les récoltes de 1 200 adhérents récoltant de 3 kilos à 48 tonnes.
"Nous sommes donc partis sur une démarche de niche de qualité pour des huiles aux forts parfums de terroir, pressées selon les méthodes les plus modernes, pour en faire ressortir le bouquet comme l'ardance (le piquant)", explique-t-il.
La Fête de l'olive est le fer de lance déclaré de cette entreprise de reconquête sur le beurre, le tournesol et l'arachide. Foire agricole, comme lieu de rencontre, on y discute les vertus gustatives de la Poumal ou de l'Olivière, les variétés roussillonaises.
On y écoute religieusement les recommandations sur le traitement des espèces et l'on vient y voir travailler l'un des dernier moulins "à l'ancienne" de France. "L'an dernier, la première édition de la fête à eu un succès inattendu, et nous avons reçu quelque 5 000 personnes, des amoureux dévôts de l'olive. Cette année nous sommes plus préparés, pour donner l'onction à encore plus de monde", explique Paul Mignon. |